C’est la canicule ; vos tempes bourdonnent, la soif vous tenaille, vous allez bientôt tomber. Vous marchez dans une foule où chacun vous tend de coûteux cadeaux : un billet d’avion, un sac à main, un coffre-fort, des bijoux…Vous ne les voyez pas, car vous avez repéré de loin la main qui offre une bouteille ! Ainsi va notre perception de la réalité : nous ne voyons, n’entendons et sentons que ce qui nous est familier ou nous intéresse.
Il en va de même chez les politiques. Pour en avoir un peu fréquenté, ils pensent tous sincèrement améliorer notre pays…d’après leur point de vue : baisser drastiquement les services publics et les protections sociales chez M. Fillon pour encourager les assurances privées et les grandes fortunes à rester en France, au prix de travailleurs pauvres et précaires ; accuser haineusement « l’autre », l’Europe, l’étranger, les grands groupes et les « dirigeants » en général de tous nos maux chez Mme Le Pen. ..
Et si la politique autrement, c’était nous, nous tous qui la faisions, entraînés par un courant de confiance et de bienveillance de politiques à notre écoute, loin des arrangements habituels des couloirs de la République, du pouvoir des hauts fonctionnaires et des « carrières » de députés et sénateurs ?
La politique autrement, ce serait que chacun de nous se mette en mode « réseau » et se souvienne, au fil de ses rencontres et de ses conversations, qu’il connaît un chômeur qu’il serait bon de faire rencontrer à ses relations en quête de compétences ; ce serait aider la personne voûtée à porter son sac et à traverser la rue ; ramasser la canette de bière abandonnée sur le trottoir plutôt que de récriminer la mairie qui ne le fait pas ; se munir en promenant son chien d’un petit sac pour laisser la rue aussi propre que nous aurions souhaité la trouver le jour où nous avons glissé. La politique autrement, ce serait repérer la solitude de ses voisins et oser un « bonjour », voire un sourire dans l’escalier ; faire un peu plus de soupe et en proposer à l’étudiant du 6ème étage ; s’expliquer calmement, remercier les employés qui souvent s’épuisent à recevoir de l’agressivité. La politique autrement, ce serait pouvoir faire part de ses difficultés et proposer des solutions qui nous paraissent envisageables au lieu de tout attendre d’un état lointain et administratif puis de constater son impuissance.
« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Plus que jamais, à l’heure de la démocratie participative facilitée par Internet, des organisations horizontales des entreprises, la promesse de Kennedy est d’actualité. En France, en 2017. Emmanuel Macron me paraît porteur de cet espoir : il ne passe pas le tiers de ses meetings à dégommer ses concurrents ni à vociférer de la haine, il reconnaît les bonnes idées de droite comme de gauche, il a bâti son programme à partir des réseaux des marcheurs, qui sont eux-mêmes allés interroger les citoyens. Je voterai pour lui !
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