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#Startup weekend : de l’idée au projet – 3/3

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Les fondamentaux de l’économie digitale structurent les #startup weekend

Après le copieux petit déjeuner servi le samedi matin et quelques étirements proposés par un yogi-startuper à tous les participants, je débriefe les 54 premières réponses à notre questionnaire reçues…entre 23H et 8H ! Comme nous sommes neuf, ça fait une moyenne de six amis insomniaques chacun !

Mes jeunes camarades n’en sont pas étonnés : leurs premiers et derniers gestes de la journée sont de consulter leur smartphone.

Cette différence générationnelle m’inspire le jeu des sept erreurs entre l’ « ancienne » économie  et « la nouvelle ». Ce sera mon  fil rouge pour la suite de mon récit, car ces points-là occupent une place prépondérante dans les #startup weekend.

– I- L’approche clients centrée sur ses usages

Comment les utilisateurs d’un produit concurrent ou ressemblant à notre projet s’en servent-ils ? Que pourrions-nous proposer qui réponde mieux à leurs attentes ? Le marketing pose ces questions depuis qu’il existe mais dans l’économie numérique, on part toujours de l’observation d’un besoin. C’est la demande qui façonne l’offre, jamais le contraire.

Pour transformer notre idée en produit, il nous faut d’abord vérifier qu’elle pourrait satisfaire un besoin (que notre produit remplisse une fonction) puis cerner la forme que notre marché souhaiterait lui donner (voir comment notre produit remplira cette fonction).

Les jurys des #startup weekend sont très accros au questionnaire, qui constitue une première « preuve de marché » et les assure que les startupers ont bien compris le processus.

Par exemple, nous découvrons que nombre de possesseurs d’arrosage automatique y ont renoncé pour ne plus gaspiller d’eau (on s’en doutait) mais aussi parce que certains avaient le sentiment de se priver du plaisir d’administrer des soins à leurs plantes.

La facilité de la mise en action mais aussi de l’arrêt de notre produit constituerait donc un critère déterminant. Nous ne savons pas encore s’il ressemblera à un arrosoir téléguidé ou à un boîtier mais ce que nous savons, c’est qu’il doit démarrer et s’arrêter de fonctionner au quart de tour.

– II- La disruption : des produits plus performants, moins chers et accessibles à plus de monde que ceux existant

L’arrosage automatique, c’est une affaire de spécialiste ou d’initié. Il faut savoir l’installer, puis comprendre les dessins proches de ceux des meubles suédois illustrant la notice mal traduite pour choisir entre les nombreuses options possibles : arroser tous les lundis, ou tous les trois jours mais pas ceux qui sont pairs, ou si, et pendant 10 minutes ou 3 heures, c’est à toi de voir ! Tu peux rajouter des buses, des turbines et des électrovannes, et plein d’autres trucs dont j’ai oublié le nom.

Après avoir chopé une ampoule au doigt à force d’appuyer sans voir apparaître sur l‘écran les instructions attendues, tu demandes à ta voisine de passer dans ton jardin pendant tes vacances. En rentrant, ton arroseur ira rejoindre ses pairs sur le Bon Coin, pour le tiers de son prix d’achat.

La #disruption, ce serait de proposer un produit simple d’utilisation, réduit aux seules fonctions attendues. Donc moins cher et plus facile d’usage, donc accessible au plus grand nombre.

Dans notre cas : des capteurs enverraient les besoins en eau de chaque plante au système, qui gèrerait alors la durée et le débit d’arrosage nécessaires. Grâce à l’électronique et à l’informatique (et bientôt : à la #blockchain), l’intervention des utilisateurs serait réduite au minimum.

La #disruption, c’est renoncer à la complexité pour gagner en efficacité !

– III- L’interactivité : à tous on est plus forts que seul

J’évoquais dans mon post précédent la nécessaire diversité des compétences des équipes de #startup weekend.

Gestion, design, technique, marketing, produit : dans tous les domaines, Internet permet aux équipes des entreprises d’observer en temps réel leur écosystème, et ce, au niveau mondial ! Du coup, les compétences débordent de leur spécialité. L’ancien « chef de projet » est remplacé par des plateformes de projets.

L’agilité et la souplesse infusent les postures des acteurs de l’économie numérique, forcément collaborative. L’interactivité est interne et externe, on prend des avis sur des forums, on y partage nos propres expériences, on guette les tendances, on écoute les clients…et on fait évoluer en permanence son produit.

Dans un #startup weekend, une grande porosité existe aussi entre les participants : on se consulte sur un logo, on échange des noms de logiciels, on se prête des spécialistes, on fait des sondages, on teste des maquettes… Les mentors, les organisateurs,  les réunions plénières d’information, les jeux, les buffets…tout est prévu pour faire le lien entre les équipes.

Merci à nos voisins qui nous ont fourni une photo utile pour illustrer notre pitch final : celle des arroseurs de la ville en pleine action… sous la pluie battante du samedi après-midi ! Voilà qui intéressera l’élu écolo qui  représente la municipalité dans le jury!

– IV- Maquetter, tester, commencer à vendre puis concevoir et améliorer le produit

L’économie numérique a beau être virtuelle, elle doit quand même être visible et tangible pour ses utilisateurs.

Notre produit est génial : nos supers techniciens ont programmé des capteurs qui donnent de nombreuses informations au système d’arrosage à l’insu de toute intervention humaine. Encore faut-il que nous futurs clients le voient sur un support de communication, en comprenne l’utilisation en 30 ou 60 secondes (temps moyen passé sur une page) et aient envie de l’essayer!

Le maquettage constitue une étape primordiale lors des #startup weekend : pour observer l’usage de notre produit par ses utilisateurs on en construit un faux, qui ne marche pas encore mais qui permet de mesurer la façon dont il est reçu. Un peu comme un décor de cinéma.

Cette esquisse permet aussi de parler du projet à d’éventuels partenaires et financeurs si on en cherche déjà à ce stade (rare dans la vraie vie…) et, dans les startups weekend, de le présenter lors du pitch final devant le jury.

Elle peut ressembler à la capture d’un écran de smartphone qui en réalité est un dessin de ce que pourrait être notre appli, un objet en carton, en bois….

Ce jour-là, le passant qui a bien voulu tenter de se servir de notre « fausse » appli nous en fait modifier les couleurs et le texte : Daltonien, il ne voit ni le vert ni le rouge et se sent perdu dans le flot d’informations que nous tentons de faire tenir sur un quart de page !

Par contre, la maquette en 3D de notre boîtier, d’une jolie forme arrondie et ergonomique, recueille tous les suffrages !

Une fois ces tests passés, on construit si on en a le temps au #startup weekend un vrai prototype, qui remplit très peu de fonctions mais qui permet déjà de le soumettre aux leads repérés. C’est le Minimum Viable Product, le fameux MVP, la version zéro qui déclenche la constitution des fichiers de futurs clients et partenaires, et la décision de continuer le projet (ou pas).

Bien que cette étape soit rarement atteinte lors des #startup weekend, mes co-équipiers, décidemment très doués, impriment en 3D un vrai arroseur qui humidifie une plante assoiffée !

– V- La visibilité passe par la mise en scène du produit

Buzz, vidéos, newsletters, forums, réseaux sociaux, concours, jeux, tests, site, blog : avec Internet, on se défonce pour que ce soit le public qui cherche à pénétrer l’univers du produit, plutôt que de tenter d’imposer son image dans le tsunami d’informations que nous recevons malgré nous chaque seconde.

Dans l’économie numérique, il est indispensable d’avoir beaucoup de marques d’intérêt : des amis, des clients, des commentaires…On espère qu’ils vont eux-mêmes informer leurs réseaux de notre existence, on créé des évènements, on se montre dans des salons.

La grosseur de notre auditoire (notre « communauté ») nous permettra de convaincre des relais, des partenaires, des financeurs…avec bien sûr le but d’acquérir des clients.

Dans un #startup weekend, un concours annexe aux meilleurs pitchs permet aux startupers de tester leur capacité à être présent sur le net : l’équipe qui aura le plus twitté est récompensée !

Puisque c’était mon rôle, j’ai passé tout mon temps, du vendredi à 20H au dimanche à 17H sauf les nuits,  à construire en 140 mots et une photo un reportage du #startup weekend.

Le dimanche à 16H, une heure avant la proclamation des résultats, nous étions largement en tête mais…un débat partage encore aujourd’hui les témoins du phénomène suivant : une équipe nous a dépassés en ½ heure ! Un temps presque impossible pour envoyer autant de tweets, mais s’ils s’y sont tous mis, avec la complicité de beaucoup de leurs amis…

Moi, agacée de voir mes efforts ainsi anéantis, j’ai choisi de croire l’autre version : des geeks malins ont retweeté l’ensemble de nos tweets avec un robot !

– VI- Les pivots : pour évoluer en même temps que nos clients

Au début, on parle d’une fonction qui nous manque : que les plantes soient arrosées en notre absence, juste ce dont elles ont besoin. Du « sur mesure » qui tienne compte des variétés de végétaux, de la météo. Qui ne gaspille ni eau ni énergie. Facile à utiliser. Pas cher.

Puis on teste des usages. Les gens veulent-ils appuyer sur un bouton ou faire quand même  le geste de tenir un arrosoir ? Ou peut-être un robot humanoïde habillé en jardinier ? Doivent-ils être informés que le système se déclenche ? De la consommation d’eau ? Par une musique, un message vocal, un SMS ?

Peu à peu un produit se dessine, qui ne cesse d’être corrigé, modifié. Les fonctions originales, supposées être attendues par un marché pressenti, se précisent à l’usage. Le public semble très sensible à l’aspect  écologique du produit. L’économie d’eau serait sa première motivation d’achat.

Tiens, et si on transférait nos capteurs vers d’autres usages ? Dans le bâtiment par exemple, pour mesurer des taux d’humidité…

Ainsi va l’économie numérique : un produit en appelle un autre. Dans les #startup weekend, le pitch final est presque toujours très différent de sa présentation.

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Le septième point, c’était les sous.

Dans un #startup weekend,  on se sert des 9 blocs du Business Model Canvas pour analyser le potentiel du modèle économique prévu.

Le jury tient à ce que les équipes aient phosphoré sur leur budget : les ressources proviendront-elles de la publicité générée par le produit ? de sa vente ?  à des consommateurs (B2C) ou à des intermédiaires (B2B) ? Quelle est la plus-value proposée aux clients, etc…

Vous l’avez peut-être remarqué, la liste des internautes calés sur un sujet pointu, qu’ils vulgarisent et finissent par adapter à vos besoins, est déjà longue. Ils ne cessent d’inventer et de réinventer, et créent leur communauté à coup de vidéos, des infographies explicatives et d’exemples pertinents.

Mais savez-vous que parmi ces inventeurs nouvelle génération, beaucoup ont vu leur idée géniale germer dans le cadre studieux, stimulant et animé d’un #startup weekend ? Alors, à vos agendas pour réserver votre lace au prochain #startup weekend près de chez vous ; qui sait, peut-être que la prochaine startup à succès sera la vôtre ?

Cet article #Startup weekend : de l’idée au projet – 3/3 est apparu en premier sur Coulisses d'entreprise.


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