Ni geek ni même un peu développeur (développeuse ?), ayant contribué à enfanter la génération Y côté parents, je n’en menais pas large pour mon premier #startup weekend.
Je ne me serais même pas autorisée cette intrusion si je n’avais rencontré, un peu par hasard, Baptiste et Nabil, qui avaient décroché des prix dans les sept auxquels ils avaient déjà participé.
De leur enthousiasme débordait leur encouragement : pas besoin d’être informaticien ou designer pour aller dans un startup weekend, il y en aurait suffisamment sur place. « Ils m’y voyaient bien ».
Il fallait juste avoir envie de créer une entreprise en 54 heures, être dynamique et curieux et surtout, ne pas arriver avec un projet déjà engagé : dans un startup weekend, tu présentes une idée le vendredi soir à une centaine de participants, autant dire : du vent…et le dimanche à 17 heures, une équipe l’a maquettée, testée, faite évoluer, budgétée…prête à convaincre le jury qu’elle peut révolutionner l’économie numérique et devenir une vraie organisation (ça arrive…).
Leur proposition valant autorisation, je me suis empressée de surveiller l’ouverture du prochain #startup weekend orléanais.
Les early birds : plus tu t’y prends tôt moins tu payes
Bon à savoir : il vaut mieux s’inscrire dès l’ouverture de la billetterie : c’est un peu moins cher et surtout, ça permet de ne rater aucun des « before » : les partenaires et sponsors de l’évènement sont nombreux à proposer des rencontres préalables pour que le jour J, tu profites à fond du #startup eekend !
Ainsi, je recevais les jours suivants mon inscription des invitations de Pentalog et de la CCI à m’entraîner à pitcher.
Le pitch, c’est la présentation de ton idée. En #startup weekend, c’est un « elevator pitch» d’une minute. Soit le temps qu’il faudrait à un employé brillant et gonflé se trouvant par hasard dans le même ascenseur que le big boss de le convaincre, le temps d’atteindre l’étage de la direction, de son génie pour que l’autre lâche avant de le quitter : « Intéressant, prenez donc contact avec ma secrétaire pour m’en dire plus sur vous ! ».
Là, tu disposes de 60 secondes pour captiver ton auditoire et lui donner envie de s’investir sur ton projet. Ton « idée » doit correspondre à un produit ou à un service qui te manque cruellement, que tu rêves d’utiliser, qui simplifierait ta vie.
Attention, tu n’es pas un chaland qui fait l’article ! Tu fais un storytelling, tu crées la légende de ta boîte avant même de savoir ce que tu vends !
Quitte à participer à un #startup weekend, autant le vivre à fond : je pitcherai, j’ improviserai un sujet !
Le pitch au château : ça inspire un sujet noble
#Pentalog, une SSII orléanaise très partie prenante des #startup weekend, habite dans un château !
Un peu impressionnée par les scooters et mini coopers qui se serrent sur le parking tandis que je gare mon break familial, je suis accueillie par le sourire chaleureux de quatre jeunes inconnus qui conversent dans le hall. L’un d’eux tient son casque de moto, je suis assez contente d’avoir troqué mon look de consultante contre un jean-baskets.
Le temps de grignoter un morceau de pizza, Aymeric invite les pitcheurs à inscrire le nom de leur projet sur une feuille de papier. Puis il nous distribue à chacun 3 gommettes, que nous collerons sur ceux que nous préférons.
Au #startup weekend, c’est ce système qui permettra de retenir les dix projets ayant recueilli le plus de votes et autour desquels les équipes se constitueront.
Moi, je viens de repousser les petits bouts de jambon sur un coin de mon assiette, parce que découvrir la cruauté avec laquelle on tue les animaux dans certains abattoirs m’a rendue végétarienne. Je veux agir. Tiens, je vais créer un label qui vérifiera leur fin digne et sans souffrance. Sur « ma » feuille, J’inscris « Oh Label mort ! » (je vous laisse apprécier le jeu de mots).
Jean-Pierre, le beau-père d’Halima, en avait assez de gaspiller ses cerises ; Baptiste et Nabil ont raté des visites parce qu’ils étaient au fond du jardin ; Boris n’avait pas les bons horaires de La Poste , Loic, Rémi, Charlotte, John, Andréa…Tous commencent leur récit minuté par leur désarroi dans une situation personnelle et enchaînent sur leur solution innovante : une appli pour inviter des citadins à cueillir des fruits, un système pour connecter l’interphone au téléphone. C’est comme dans la vraie vie, s’il n’y avait pas les problèmes, on ne chercherait pas comment les résoudre !
Je les imite sans difficulté, mon histoire est sincère et même si l’idée du label ne m’est venue qu’en arrivant, je la trouve géniale.
Ce soir-là, mon idée est arrivée en cinquième position sur les dix projets. Un marketeur, un graphiste et un juriste sont venus me dire que le sujet les intéressait. Moi, j’ai voté pour trois autres propositions , convaincue par la passion de leurs concepteurs que le monde tournerait plus rond quand leur produit serait lancé.
Il n’y a plus de différence d’âge, ni de jugement des idées, ni de concurrence : dans le monde des #startup weekend, les gens s’amusent, inventent, prennent du plaisir, se soutiennent.
La semaine suivante, le startup weekend commence. J’en fais déjà partie !
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