Les équipes pluridisciplinaires des #startup weekend
Ce vendredi soir au tout nouveau Lab’O, l’incubateur orléanais, l’esprit de la Silicon Valley se balade sur les fatboys, les banquettes-canapés aux couleurs vives, les tables-estrades et les panneaux de photos-signalisation-rigolote, les babyfoots et la table de ping-pong : le lieu, magnifique, sent encore la peinture fraîche mais déborde déjà de créativité, de dynamisme, d’envie d’entreprendre.
Les gens se connaissent. Ils se sont déjà croisés dans les before ou sont déjà des habitués des #startup weekend.
Je me sens super privilégiée d’être là, à saluer moi aussi des têtes rencontrées lors de réunions préparatoires organisées par les nombreux partenaires de l’évènement. Je commence à repérer, au fil des conversations, les projets qu’il me plairait d’approfondir si le mien n’était pas retenu.
Après les mots de bienvenue de Jérôme Richard, « chef de la tribu du Lab’O » et les encouragements des élus et des sponsors, les pitcheurs confient le titre de leur projet à Stephan qui les inscrit sur de grandes feuilles qui tapissent peu à peu le hall, puis attendent leur tour devant l’estrade.
Des équipes sont déjà partiellement constituées : des membres de la même famille, des potes ou des collègues de travail se retrouvent ainsi pour partager leur convivialité autour d’une idée de création d’entreprise.
Les pitchs commencent : en une minute, une vingtaine de porteurs d’idée (ce n’est pas encore un projet…) présentent leur storytelling .
Puis Jérôme nous distribue à chacun 3 gommettes, que nous collons sur les projets qui nous intéressent.
Mon argumentaire ne convainc pas grand monde (5 gommettes…), mais ressemble à un autre projet que je rejoins : créer un arroseur automatique sur mesure, capable d’assouvir une plante assoiffée sans pour autant inonder les végétaux alentours dont les besoins seraient moindres.
Après la proclamation des dix projets ayant recueilli le plus de gommettes, les équipes se forment.
Personne ne reste sur le carreau ! Les organisateurs et les mentors se chargent discrètement de veiller à la complémentarité des équipes et à les assurer de leur soutien. Lily, une jolie facilitatrice de startup weekend, un peu l’équivalent d’une G.O. du Club Med, se charge de rappeler que le porteur d’idée n’est pas un chef d’équipe et que nous sommes là pour jouer.
Dans notre groupe : un collégien de 14 ans, geek en puissance ; un lycéen soulagé d’avoir la moyenne au bac de français (les résultats tomberont sur sa tablette le samedi) mais déjà spécialiste des imprimantes 3D, un designer, deux ingénieurs et un prof en informatique et en électronique, une étudiante en école de commerce passionnée par l’ Arduino, une contrôleuse de gestion et moi, qui me demande ce que je vais bien pouvoir faire de mes compétences de direction générale.
Nous en parlons autour d’une pizza ! L’ambiance est joyeuse et déjà studieuse. Spontanément, les tablées s’organisent par équipe.
Dans la « mienne » nous ne sommes que deux à découvrir les startup week end et Nabil et Baptiste, qui en sont à leur huitième dont sept qu’ils ont gagnés, prennent naturellement le lead : il va falloir optimiser notre temps en utilisant tous les outils déjà installés dans « notre espace » : des feuilles, feutres, crayons, ciseaux à foison, un paper board avec trame de business canvas, un panneau de post it. En bas, un espace « imprimante 3D » permettra de réaliser des maquettes.
Les orgas passent de table en table pour préciser qu’ils disposent d’autres matériels : instruments de mesure, lés de carton etc…qu’il nous suffirait de leur demander si besoin.
Nous nous répartissons les tâches : business plan, design, graphisme, maquettage, création d’un power point de présentation, d’une landing page, technologie pour programmer le système.
Je fais partie du groupe « marketing-communication » qui doit créer et diffuser un questionnaire pour vérifier le besoin puis adapter le produit et produire un maximum de contenu sur twitter pour gagner un des petits concours organisés en annexe.
Le brownie et quelques friandises très appréciées à peine avalées (nous sommes en pleine régression, nous refaisons le monde à la cantine) nous nous mettons fébrilement au travail, interrompus régulièrement par les nombreux mentors qui viennent nous proposer leur appui .
Des concepts propres à « la nouvelle économie » reviennent en boucle : disruption, Minimum Viable Product, approche centrée sur le client. J’y reviendrai.
Pour le moment nous préparons le questionnaire sur Google Forms et l’envoyons à tous nos contacts. Demain matin, deux d’entre nous irons interroger des personnes en ville, tandis que Mélissa et moi squatterons le parking d’une jardinerie.
Malgré l’exercice collectif de redynamisation proposé par Lily et la formidable énergie qui circule parmi la centaine de startupers, je décide vers minuit d’aller dormir un peu, à l’instar de ma nouvelle collègue. Tous les autres continuent à préparer des pré-projets (que le questionnaire validera ou fera modifier), à explorer l’offre déjà existante, à échanger joyeusement avec les autres équipes.
Le samedi à 8 heures, j’apprendrai qu’aucun ne s’est couché (sur place) avant 4 heures du matin, et que la plupart a passé une nuit blanche.
Dans mon 3ème et dernier volet de ce récit d’un #startup weekend, je parlerai des différences entre l’ancienne » et « la nouvelle » économie et de la posture de créateur qu’il en résulte.
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