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Pourquoi la fée de Cendrillon ne l’a pas aidée tout de suite : manque d’expertise, ou solution réfléchie ?

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baguette magique dort

Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Cendrillon a l’ âge de se marier avec le prince, ça fait donc plus de quinze ans que sa marraine, qui a quand même le pouvoir de transformer un légume d’Halloween en carrosse autoguidé vers le bal VIP le plus prestigieux du coin…ne lève pas le petit doigt. On ne sait même pas si c’est grâce à elle que des rats et des oiseaux remontent le moral de la gamine quand il ne dépasse pas le niveau de ses adorables petits pieds.

Elle aurait pu l’abriter chez les sept nains, la faire adopter par la mère du Chaperon Rouge ou en faire la servante du Prince s’il fallait vraiment qu’elle ait l’expérience des working poors de l’époque avant de lui taper dans l’œil. Au lieu de quoi la pauvrette, d’un tempérament joyeux, s’installe dans sa misère.

Alors : feignasse ou inconsciente, la fée ? A moins que…Les fées, expertes es-transformation, ne supportent pas l’échec (d’ailleurs, elles ne ratent jamais). Elles ne viennent que si on est prêts au changement. A tenter l’aventure, sans être sûrs que ce sera mieux. A vouloir autre chose, à envisager de se tromper, de tâtonner, de ne pas tout maîtriser…A se dire que, malgré tous les boulets dont notre acharnement ne parvient pas à nous défaire, il y a du bon, de la force, des ressources, des possibilités en nous.

En envisageant d’aller au Bal, Cendrillon a pris de la distance avec sa situation en la nettoyant de tous ses préjugés : la modestie d’une toilette, la fatigue d’une journée de travail, le manque de relations, la concurrence certaine avec les pétasses les plus déterminées à se faire remarquer par le Prince…ne constituent pas des obstacles à son admission au Bal. Le Roi veut voir toutes les jeunes filles du royaume, sans exception, et notre héroïne s’accroche à cette vision, au-dessus de son identité de souillon : elle aussi est une jeune fille du royaume !

Le problème que lui renvoyait sa méchante belle-famille (une jeune fille sale, pauvre et abandonnée par son père), débarrassé de ce qui ne va pas, devient la solution ! On ne cherche pas à comprendre, modifier ou améliorer les points faibles, on les laisse carrément tomber pour s’intéresser à ce qui va bien. 

La Fée ne garde que « jeune fille ». Elle sait l’inutilité d’une longue explication avec sa filleule pour l’aider à comprendre comment adoucir la domination de sa marâtre ou convaincre Anastasie et Javotte de lui laisser une place dans leur carrosse : quand bien même la belle-mère ou les soeurs feraient quelques efforts après cinquante leçons de morale, elles n’auraient aucun intérêt à renoncer à utiliser l’énergie et le patrimoine de Cendrillon tant que celle-ci se laisse faire ! La Fée  se concentre sur l’atout attendu par le Prince : la féminité de Cendrillon, et valorise sa beauté, sa grâce, sa gentillesse, sa gaieté, sa bonté…autant de qualités ignorées et inutilisées jusqu’alors, enfouies sous la pauvreté, la serviabilité,  et la solitude.

Peut-être inspiré par sa première carrière d’artiste musicien, Steve de Shazer a développé l’approche « orientation-solutions » que nous tentons ici d’illustrer. Il nous propose de partir du résultat plutôt que de l’objectif. Au lieu de dépenser du temps et de l’énergie pour analyser les écarts, chercher les causes de l’échec, s’acharner à améliorer pour la énième fois les mêmes points faibles , on peut s’appuyer sur ce qui marche  et épurer nos ressources de ce qui ne marche pas  :

  • Quand ça marche, faites-en plus : la question-miracle.

* Tendez à votre tour une baguette magique à vos équipes pour faire émerger des solutions (même abracadabrantesques dans un premier temps) : Imaginez que notre problème soit résolu. Comment le saurons-nous ? Qu’est-ce qui aura changé ? Que se sera-t-il passé pour atteindre ce résultat ? Quels en seront les bénéfices pour nos clients ? pour nous ? Qui a fait quoi ?…

* Vos clients apprécient avec une nette progression le produit/service B dans votre enquête de satisfaction ? Creusez la question avec eux, demandez-leur d’en décrire les qualités/attributs…et cherchez à les transférer sur d’autres articles, mettez-les en valeur dans vos communications…plutôt que de vous mettre la rate au court bouillon pour comprendre à quel moment et avec quelle motivation ils ont cessé d’apprécier le produit/service A.

  •  Quand ça ne marche pas, faites-en moins :  la question d’exception.

* Qu’est-ce qu’on fait disparaître de notre situation pour que le problème n’existe plus ? De quoi se débarrasse-t-on ? Quand ressentons-nous le moins ce problème ? Il s’agit d’identifier ce qui masque les éléments positifs de la situation et d’en faire émerger les atouts : avec quelles ressources faisons-nous fonctionner cette situation ? Desquelles disposons-nous pour remplacer ce que nous lui enlevons ?  avec quel bénéfice ?

* Votre assistant(e) fait une faute par mot mais a créé spontanément  la fonction de community manager en plus de ses tâches « officielles » ? Libérez-lui du temps pour la développer et laissez-le se débrouiller, comme il le fait avec succès, avec le correcteur de Word (ou proposez lui une deuxième lecture avant parution) au lieu de le harceler avec les règles de grammaire et de conjugaison dont il se passe depuis trente ans.

 

Et maintenant, on répète  :

  • Avez-vous identifié une situation que vous désirez changer (= « le problème ») ?
  • Pouvez-vous la décrire factuellement, sans émotion ni interprétation ? L’écrire ? Quelles en sont les composantes, les parties prenantes, comment se déclenche-t-elle, à quel moment, que s’est-il passé avant ?
  • En quoi représente-t-elle un problème ?
  • Y aurait-il un intérêt (pour vous, quelqu’un d’autre ou votre organisation) à ce que la situation ne change pas ?
  • Abracadabra, le problème a disparu : qu’y-a-t-il à la place ? Que reste-t-il de l’ancienne situation ? Comment le changement s’est-il produit ? Qui est intervenu ? En faisant quoi ?

Si vous souhaitez être accompagnés pour mettre en valeur les atouts de votre entreprise et réussir vos changements, contactez-nous en cliquant ici !

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